Dans le métro la mort dans l’âme

metro

Hier matin dans le métro en voyant la tête des gens et leurs mines déconfites je me suis demandé comment nous en étions arrivés là ?

Comment sommes-nous devenus des esclaves malgré nous-même ? Comment l’homme a imposé autant de souffrances et de misères à ses semblables et comment nous acceptons notre sort sans broncher ?

Voir tous ces gens qui vont travailler sous la contrainte et sans enthousiasme uniquement pour un salaire qui leur permet de vivre sans vraiment faire d’excès, la faute à la crise qui dure depuis des décennies.

Car chômage oblige ils doivent accepter de se faire humilier toute la journée par des chefaillons qui abusent de leurs petits pouvoirs pour se venger de leur frustration.

Dans le métro on croise deux types de personnes, ceux qui vont bosser la mort dans l’âme et ceux qui sont éjectés du système et qui se retrouvent à dormir par terre dans l’indifférence totale, on ne les chasse, on ne les aide pas non plus comme pour rappeler aux braves gens qu’il faut aller bosser quoi qu’il arrive et accepter n’importe quoi pour ne pas subir le même sort, difficile dans ces cas là d’atteindre le sommet de la pyramide de Maslow.

Petites, moyennes ou grandes entreprises c’est la même chose, on impose des process déshumanisés pour permettre à une minorité de personnes de s’enrichir au détriment du bien-être des hommes.

Dans ces conditions comment montrer l’exemple à nos enfants et leur donner envie de travailler à l’école pour avoir un bon métier quand ils voient leurs parents prendre aussi cher, se gaver d’antidépresseurs ou d’alcool en attendant le week-end ou les vacances afin d’être le plus loin possible du boulot. Il faut avouer qu’on ne les fait plus vraiment rêver et qu’on leur donne peu d’espoir quant à un avenir meilleur.

Mais il parait que le moral des français va mieux, car on consomme d’avantage, ils l’ont dit à la télé, on mesure donc notre bonheur au volume de notre consommation…

Pour aller plus loin dans la réflexion

je vous invite à lire quelques articles de Mlle Dusk qui possède une vision pertinente de l’entreprise

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53 Comments

  1. says: Dumont

    La solution pour éviter toute forme d’exploitation c’est d’être son propre patron, mais dans ce cas c’est l’Etat qui vous le fait payer cher à coup de RSI et de tracasseries administratives, le monde n’aime pas les hommes libres car je dois travailler deux fois plus pour gagner deux fois moins, j’avoue que pour moi le choix a été difficile, surtout avec un crédit sur le dos mais je ne regrette pas car je ne suis plus emmerdé par un patron capricieux

  2. says: Xtinette

    Pour éviter ce problème j’ai mis en place deux solutions : primo, pour aller au boulot j’ai choisi le vélo et franchement le moral est quelque chose de contagieux donc ça aide quand on est seul au grand air ! (pollué, c’est vrai…)…secondo, car c’est bien là le plus grand problème, pour éviter les chefs insupportables et le monde impitoyable de l’entreprise, ben j’ai quitté l’entreprise… Par contre, là, je risque d’avoir des soucis à moyen terme 😉 Que j’aimerais trouver la solution et aussi les raisons de tous ces problèmes humains dans les entreprises… Pourquoi est-ce que les managers ne seraient pas plus humains ?

  3. says: Nitram

    Ho un blogeur bisounous qui se réveille, c’est bien de découvrir que le monde de l’entreprise est cruel, mais les pays du tiers monde que les pays riches exploitent depuis des années ça ne te révolte pas ?
    Tu parles des sdf dans le métro, mais là non plus ça n’as pas l’air de te déranger, pourtant c’est bien plus dramatique que de subir les petites tracasseries d’un supérieur. Comme tous ces gens qui se plaignent dans le métro, eux au moins ils ont un boulot.

  4. says: Edith

    « Car chômage oblige ils doivent accepter de se faire humilier toute la journée par des chefaillons qui abusent de leurs petits pouvoirs pour se venger de leur frustration. »
    Si tu savais comme cela me parle…
    Et je viens d’acheter un appartement, le seul et unique rêve de ma vie (pour lequel je me suis privée pendant des années…) que j’ai pu réaliser en acceptant un CDI, mais sous-payé et à la limite du supportable, d’autant qu’il y a eu une erreur de casting dès le début, mais lorsqu’il ne te reste plus grand chose, tu acceptes ce genre de deal bancal en te raccrochant aux branches.
    Oui les parisiens sont tristes, aigris, ronchons, etc… je le suis tout autant, en plus j’y laisse ma santé à cause du stress engendré.
    Pas marrant.

    @Martin au-dessus : Oui il y a toujours pire ailleurs, mais lorsque c’est ton quotidien, et lorsque ta culture est différente, c’est simplement humain de te regarder le nombril.
    Je ne dis pas que c’est bien, mais comme pour nos « petites tracasseries » comme tu les appelles, on subit, au même titre que les autres, quel que soit ce que l’on subit.
    Faire le parallèle est simplement une bêtise, car là, tu compares l’incomparable.
    Et puis, que fais-tu toi pour les autres ? Parce que donner des leçons c’est bien, mais il faut avant tout se les appliquer à soi-même…

    PS : Denis, la pyramide de Maslow est intéressante, mais c’est amusant comme le 3ème pallier ne me parle pas du tout 😉

    1. says: Denis

      Voila, c’est tout le problème, avoir le choix de dire merde, mais les pressions extérieures font que souvent les gens sont obligés d’accepter n’importe quoi. Courage encore 25 ans à bosser 😉

      1. says: Edith

        Et oui, avant je disais « merde » justement, et j’allais voir ailleurs si l’herbe était plus verte.
        Ce qui m’a permis d’apprendre plein de choses et d’augmenter régulièrement mon salaire.
        Aujourd’hui, après m’être entendu dire « vous êtes senior »… (wow, je viens d’avoir 46 ans !! WTF ?!), je n’ai plus le choix que de porter ma croix.
        Je gagne moins que dans mon 1er job, il y a 22 ans. Déprimant non ?
        Je suis branchée culture et création, je me retrouve à faire de la comptabilité…
        J’ai tenté l’auto-entreprise, la 1ère année tu rames pour te faire connaître, les suivantes que tu le sois ou non (connu), tu donnes les 3/4 de tes maigres revenus aux impôts (je globalise).
        Je ne comprends toujours pas comment on peut se retrouver dans de telles situations…

  5. Ca me rappelle une question du bac « La liberté et le travail » sur laquelle j’avais misérablement séché. Moi aussi ça me déprime tous ces chéfaillons aigris. A une époque, alors que j’essayais de gérer (et surtout de motiver) mon équipe à ma façon, mon +1 m’avait remise dans le droit chemin car je n’étais pas assez ferme à ses yeux malgré les bons résultats…
    Se mettre à son compte est sans doute un début de réponse mais accroît les effets de l’aliénation. On a tendance à ne plus jamais fermer la porte du bureau. Partir en Province avec du gagner moins pour du dépenser beaucoup moins m’attirait pas mal avant que la vie ne me rajoute d’autres chaînes.

    1. says: Denis

      J’ai un peu l’impression qu’à Paris c’est pire que tout car en plus la vie est chère. Comme tu le dis avec les années on est de moins en moins libre (crédit, enfants, divorce…). Tu penses bien que ce n’est pas un sujet qui inspire les ados, je comprends que tu aies séché au bac 😉

  6. says: chocoladdict

    ça me fait penser à Journal d’une femme de chambre qui vient d’être adapté ou le principe de la servitude volontaire…je suis mon propre patron mais j’ai pu le faire car je vis avec quelqu’un qui lui a un revenu fixe et stable (mais qui ne s’éclate pas au travail loin de là) …peut-être qu’il faut inventer des nouvelles formes de travail sans chef ni hiérarchie (ça parait idéaliste mais je viens de lire un article à ce sujet)

  7. says: Bernard

    Ha, on te retrouve en forme avec un bon article comme tu en faisais à l’époque ! Il va parler a beaucoup de monde. Toi par contre je ne comprends pas pourquoi tu n’es pas indépendant avec tout ce que tu sais faire : Référencement, web, blog, écriture, graphiste, photos, réseaux sociaux, tu es une entreprise à toi tout seul.

  8. says: Rachel-Marie

    J’ai bossé pendant quelques années pour une petite boite, le patron était un vrai connard avec ses employés, il refusait toute augmentation de salaire, il ne voulait jamais investir dans le cadre de travail, on bossait dans des locaux ignobles, mal aérés limite insalubre et il nous mettait la pression toute a journée pour travailler plus, il rêvait de supprimer tous les jours fériés. Bref il a découragé ses meilleurs éléments, dommage car on était précurseur dans un domaine et il y avait du potentiel. La boite n’a jamais progressé et nos concurrents sont passés devant. Je suis partie soulagée de ne plus bosser pour ce sale type et depuis j’ai un super job. De temps en temps, je regarde leur site internet avec pitié.

    Le management est une vraie science qui ne s’improvise pas et le bonheur des employés est primordiale pour progresser. Mais beaucoup de patrons acariâtres préfèrent l’ignorer. Mais je ne suis pas négative, je pense que c’est en train de changer avec la génération suivante qui est très attentive à son cadre de vie.

    1. says: Denis

      Je suis entièrement d’accord avec toi sur la valorisation du salarié Rachel-Marie, tu ne peux même pas savoir à quel point 😉

    1. says: Rachel-Marie

      non Eric il y a des patrons hyper sympas et soucieux de ses salariés, j’en ai un à la maison 😉 et cela me motive beaucoup, je travaille mieux quand je me sens valorisée.

      1. says: Eric

        Je suis bien d’accord avec toi (je suis patron moi-même), mais j’ai tjs un peu de mal avec les discours généralistes du genre « ils doivent accepter de se faire humilier toute la journée par des chefaillons qui abusent de leurs petits pouvoirs pour se venger de leur frustration »

        Mais Denis sait bien ce que j’en pense 😉

        1. says: Denis

          Je ne pensais absolument pas à toi en écrivant ça, je sais comment tu gères tes employés et je connais ton côté humain.
          Mais il y a une différence entre le patron et le chefaillon, le chefaillon c’est le + 1 qui n’est pas patron mais qui fait chier le monde pour essayer de dominer. C’est souvent les pires personnes que l’on peut croiser dans les entreprises car ils n’ont aucun soucis de management, ils préfèrent détruire les autres au profit de leur carrière et tant pis si cela met l’entreprise en péril.

  9. says: Thyra

    J’ai lu il n’y a pas très longtemps que depuis des décennies on entretenait le phénomène d’angoisse face à une crise pour rendre les salariés beaucoup plus malléables car en France la véritable valeur d’une entreprise ce sont les hommes, mais s’ils en étaient convaincus cela n’arrangerait pas le MEDEF et le patronat. Sous prétexte de faire des économies et lutter contre le chômage on vaut supprimer des jours fériés, mon cul oui c’est juste pour baisser le coût du travail.

    1. says: Denis

      Je ne voulais pas tout mélanger mais j’ai failli en parler des jours fériés, on veut nous faire croire que ça va sauver le déficit de la France, mais on nous prend vraiment pour des cons.

    2. says: Coline

      je plussoie : tous ceux qui nous parlent de cette crise justifiant tout et n’importe quoi
      tous ceux qui sabrent les dépenses publiques au motif d’une dette qu’ils ont créé en s’inféodant aux marchés financiers
      et tous les médias qui relaient ce mode de pensée
      tous ceux là ne souffrent en rien de cette fameuse crise
      mais en alimentent la peur

      la crise ? laissez-moi rire : il n’y a jamais eu autant d’argent indécent autour de nous…
      et en effet, il n’y a plus grand monde pour protester contre ces discours :
      la peur n’est pas bonne conseillère

  10. says: Pires

    Je travaille à la Défense, tu imagines mon cadre de vie… Il n’y a rien de pire que les sous-chefs qui souvent arrivés à leur postes à coups de magouilles, mais qui sont souvent incompétents qui doivent le masquer. Les rois du yakafaucon qui donnent beaucoup de conseils et surtout qui déchargent le boulot sur toi, c’est la vraie plaie des entreprises.

    1. says: Denis

      on en connait tous des gens comme ça, effectivement c’est une vraie plaie mais souvent ils savent y faire alors difficile de lutter.

  11. says: frogita

    Tu sais où je bosse, pour moi il ne s’agit pas d’histoire de profit de l’entreprise, mais ce qui démoralise c’est le système, autre raison de déprime et d’incompréhension dans le monde actuel.
    Mais il faut bien manger!

  12. says: antoine

    Je travaille dans une petite entreprise pour un patron qui ne vit que pour son chiffre d’affaires et qui demande à ses employés de redoubler d’efforts en permanence pour augmenter le chiffre d’affaire, sauf qu’il ne propose aucune contrepartie, il croit que quand il gagne plein de thune on est content.
    Mais je me bat les couilles connard de ta boite si tu savais. Valorise un peu mon travail et je bosserai mieux mais pour l’instant je ne vois pas pourquoi je me crèverais le cul pour ta gueule d’égoïste.

  13. says: alibi

    Tu oublies de parler des gens qui vivent en grande banlieue et qui doivent se taper deux à trois heures de trajet par jour pour se faire exploiter. Des vies entières qui sont gâchées pour essayer de survivre dans un monde de plus en plus dur

  14. says: Sydney

    Ca fait longtemps qu’il ne m’arrive plus rien dans mon boulot, depuis que mon boss a décidé de me mettre au placard, je végète sans aucune possibilité d’avancement, personnellement je m’en fous, je ne concentre pas ma vie sur ma carrière , de toute façon je suis déjà bien payé, j’ai des horaires sympas, donc tant pis si je me fais chier, en contrepartie, je sabote mon boulot et comme j’ai un poste important malgré tout, j’empêche la boite d’avancer, c’est assez paradoxal mais finalement assez amusant car j’ai un plan de carrière que je peaufine depuis des années. Je hais mon boss mais je reste dans sa putain de boite pour voir comment ça va finir, en plus on est nombreux dans mon cas et puis tous les mois que je reçois mon salaire, je suis fier de l’enculer à ce point, il l’a bien cherché avec sa connerie. J’en suis a un point où même quand j’ai une bonne idée qui pourrait être bénéfique pour la boite, je l’enterre le plus profond possible. Si seulement il avait considéré mon travail, il aurait gagné 100 fois plus.

  15. says: Isa

    Voici un billet bien sérieux pour démarrer la semaine ..
    Je me suis encore déplacée sur Paris la semaine derniere pour le boulot, en prenant le métro, nous avons croisé le chemin d’une jeune fille toute souriante .. et cela nous a vraiment interpelé car c’était la seule ..
    J’ai eu plusieurs fois les sentiments que tu décris en le prenant, la vie semble vraiment morne et triste.
    C’est comme si ce lieu concentrait toute la négativité de notre société actuelle !
    Viens à Bordeaux, il y a toujours une petite note positive pour démarrer la journée , au pire ce sera le klaxon de ta voiture 😉

    1. says: Denis

      Tu n’es pas la première à me vanter la qualité de vie de Bordeaux, j’adore cette ville en plus, mais pour l’instant c’est difficile de quitter Paris

  16. says: Clémentine

    Courage à tous, on a beaucoup de chance ce mois-ci avec tous ses jours fériés mais c’est vrai que mon patron enrage, en plus il me reste des jours a poser, je ne vais pas être souvent au bureau.

  17. says: Alban

    Mettre la pression, le mot à la mode dans les entreprises en ce moment, combien de fois j’ai entendu ça : on va lui mettre la pression pour obtenir des résultats ! voilà le mal de notre société moderne car il faut mettre la pression, sous-entendu brise le il travaillera mieux.

  18. says: pirandello

    Si ton boss te fais chier, franchement tu as largement de quoi faire pour l’emmerder. J’ai joué cette petite guerre dans mon ancien boulot, avec mon connard de patron qui ne fonctionnait que par brimades ou par récompenses, moi il avait décidé de me brimer, je m’en foutais j’étais payé, mais j’ai tellement saboté mon boulot qu’il a perdu énormément d’argent, quand j’y pense j’en rigole encore !

  19. says: Aicha

    Tu résumes si bien la situation. Par contre, sans vouloir critiquer, c’est marrant comme la plupart des gens ont pensé que tu parlais de ta situation personnelle, comme si on ne pouvait sympathiser avec les autres et comprendre ce qu’ils subissent au quotidien. J’adore Paris, mais j’avoue que l’ambiance dans le métro me donne souvent envie de partir.
    Aicha

  20. says: Edouard

    Et oui, dans une entreprise il y a aussi des coups bas, comme en politique, ce ne sont pas forcement les meilleurs qui sont récompensés mais les plus roublards.

  21. says: Patbad

    Dans une entreprise il ne faut jamais courber l’échine et rendre coups pour coups. Si ton boss ne t’a pas augmenté, fais lui perdre autant d’argent que tu n’as pas gagné, si ton boss t’humilie, pareil fait une estimation du préjudice et fais lui perdre l’équivalent. C’est assez simple à faire, le manque de motivation et d’initiatives perso suffisent souvent car c’est invérifiable. On peut aussi prendre des pauses régulièrement, gratter des heures entières. Bref, ne vous laissez jamais faire, la richesse d’une entreprise ce sont les gens qui y travaillent, c’est eux qui lui font gagner de l’argent ou qui lui en font perdre, pensez-y !

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